Aperçu illustré de quelques thèmes marquants d'Albert Lichten
Je suis peintre avant tout. Ces réflexions sur les rapports entre peinture et langage me sont venues en cours de travail, et même plutôt après coup, à l’issue des différents débats que j’ai engagés et que j’engage encore avec la matière de cet art difficile, la peinture. Je me suis rendu compte que mon oeuvre suivait une double direction. D’une part elle s’organise en séries : la série des Nageurs, celle des scènes de plage, celle des jardins publics, celle des Statues, celle des Maternités, etc. Donc un certain rapport à la chose vue. D’autre part, elle réalise plastiquement un certain contenu, une certaine idée, si l’on veut. La série des Nageurs correspond à la thématique des rapports entre le corps humain et les éléments, elle voisine avec la série Homme dans les rochers ; la série des Statues, qui sont toutes dans un paysage, correspond à une thématique de l’ambiguïté entre le végétal, même aménagé, et l’œuvre de figuration, etc. Une grande thématique traverse souvent ces thématiques particulières : c’est celle de l’espace-temps. Dans le sillage d’artistes et de penseurs aussi dissemblables que Paul Klee et Albert Gleizes, je récuse la distinction que Lessing a établie dans son Laocoon entre arts de l’espace, dont la peinture, et arts du temps. C’est pourquoi l’un de mes thèmes récurrents est celui de paysages ou de sites parcourus au cours de promenades : en ville, dans un parc, au bord de la mer, à la montagne…Il va de soi qu’ici comme ailleurs, contenu (thématique) et forme interagissent l’un sur l’autre : je déconstruis les règles de la perspective classique.
Toiles de parcours
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Albert Lichten - Promenade d’automne au parc de Saint Cloud – 1998- huile sur toile - 130 x 97cm Ceci est l’une des toiles qui inaugurent l’expression de la thématique du parcours. |
Albert Lichten - Le chemin de retour - 2000- huile sur toile – 120 x 60 cm.
La destination de parcours est l’une des maisons que l’on entrevoit à l’extrémité gauche de la toile.
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Albert Lichten - Où est-elle passée ?- 2000 - huile sur toile- 100 x 65 cm A travers les tours et détours d’un chemin côtier en surplomb le la mer, deux personnes se perdent et se retrouvent. |
Albert Lichten - Une journée dans l’île de Port Cros - 2003- huile sur toile- 80 x 80 cm
C’est le circuit d’une journée dans la belle île de Port Cros…une journée entre amis …
Albert Lichten - Petit parcours dans la Butte aux Cailles - 2004 - huile sur toile- 60 x 60 cm
Un lieu un peu mythique du vieux Paris… on aborde une petite rue mais on se souvient de celle que l’on vient de quitter
Albert Lichten - Apparition d’une montagne enneigée - 2005 - huile sur toile- 73 x 60 cm
Le temps est sombre, la route est dangereuse…à un tournant surgit le grand massif blanc, si lointain et si proche…
Toiles à pluralité de points de vue
Albert Lichten - Autoportrait - 2001 - huile sur toile – 73 x 60 cm
A la différence de l’autoportrait de 1974, respectueux de la perspective classique, celui-ci est construit grâce à une pluralité de points de vue : influence de ce qui doit être retenu du cubisme.
Albert Lichten - Belle journée sur la plage – 2002 - huile sur toile – 120 x 60 cm
C’est un espace « postural ». La plage et
la mer sont vues au ras du sol, par un observateur couché dont
le regard balaie paresseusement toute l’étendue de la
petite baie et en retient certains aspects : ne pas confondre avec un
panoramique.
Albert Lichten - Nageur au crépuscule – 2002 - huile sur toile – 65 x 54 cm
A droite, le ciel s’embrase ; mais à gauche, le
crépuscule commence à gagner le nageur solitaire qui se
hâte vers le rocher : synthèse spatio-temporelle.
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Albert Lichten - Statue de chevaux effrayés à Champs sur Marne – 2003 - huile sur toile – 100 x 81 cm Cette statue de Coysevox, que l’on aperçoit d’abord en contrebas, prend un aspect massif et saisissant lorsque l’on s’en approche et que l’on tourne autour. |
Albert Lichten - Maternité IV – 2005 - huile sur toile – 92 x 73 cm
Irruption dans la pièce du soleil matinal ; la mère
et l’enfant sont en retrait ; pluralité de points de
vue.